Quand la mode estivale devient un casse-tête international
Il appelle à les décapiter parce qu’elles sont… en short. Un instituteur marocain a été arrêté le lundi 5 août 2019 après avoir publié sur Facebook un message haineux envers de jeunes bénévoles belges qui travaillaient sur un chantier dans le sud du Maroc.
Des jeunes bénévoles belges travaillant en short sur un chantier dans le sud du Maroc ont provoqué des réactions virulentes : un instituteur a été arrêté après avoir appelé à les décapiter, tandis qu’un député dénonçait leur tenue “légère”.
Dans un monde où l’on débat encore de la longueur acceptable d’un short, certains prennent le sujet un peu trop à cœur, voire à la tête.
Quand la température monte, la tolérance descend
L’instituteur âgé de 26 ans a été arrêté pour “avoir publié sur Facebook un message haineux” contre ce groupe composé majoritairement de jeunes filles travaillant en plein air dans un village près de Taroudant, a annoncé mardi un communiqué de la Sûreté marocaine (DGSN).
Publié après la diffusion d’un reportage vidéo montrant ces bénévoles terrassant un chemin en short sous un soleil de plomb, son message appelait à leur décapitation, en écho de l’assassinat de deux touristes scandinaves perpétré en 2018 par des Marocains radicalisés au nom du groupe État islamique, selon des médias locaux. Cet homme qui vivait dans le nord du pays va être poursuivi pour “incitation à des actes terroristes”, selon la DGSN.
Il semble que pour certains, le thermostat moral soit réglé un peu trop près du zéro absolu.
Le débat mode qui coupe plus que les ciseaux d’un tailleur
“Depuis quand les Européens font-ils des travaux en tenue de baignade?”
s’est pour sa part indigné Ali El Asri, un député du parti islamiste (PJD, à la tête de la coalition gouvernementale) sur sa page Facebook, suscitant des réactions indignées qu’il a qualifiées de “terrorisme laïc”.
Les bénévoles intervenaient en liaison avec une association locale, comme l’expliquent des participants dans ce reportage.
“Les gens sont très gentils et très amicaux, j’adore le Maroc !”,
déclarait notamment Luna, une des jeunes interrogées dans cette vidéo. La plupart des commentaires sur la vidéo saluent toutefois le “dévouement” de ces bénévoles qui “sont venus faire le boulot à la place des responsables locaux”.
On se demande si le prochain débat sera sur la couleur des gants de travail ou la marque des bottes de sécurité.
Et vous, qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à partager cette histoire pour sensibiliser le plus de monde possible, ou pour en débattre !