Selfie ou la vie : Un cliché mortel au Kenya
Le 24 avril 2014, le Kenya, pays réputé pour sa faune époustouflante, fut le théâtre d’une tragédie aussi absurde qu’évitable. Leonard Tonui et Michael Shikuku, respectivement âgés de 26 et 35 ans, ont transformé une balade tranquille dans la forêt de Kiptagich à Nakuru en une audition non sollicitée pour le Darwin Award. En croisant un éléphant, au lieu d’admirer la majesté de l’animal à une distance respectable, ils ont choisi d’engager un face-à-face pour un selfie, ignorant joyeusement les conseils des gardes forestiers et des soldats du Kenya Wildlife Service.
Flash fatal : Quand technologie et nature ne font pas bon ménage
Armés de la seule défense que la modernité leur offrait – leurs smartphones – nos deux casse-cou ont tenté de capturer l’instant, flirtant avec l’adage “si près, mais pourtant si loin”. Toucher le cou, le corps, la trompe, et même les défenses de l’éléphant, c’était comme si Leonard et Michael voulaient vérifier la texture de la mort elle-même. Les flashs répétés de leurs téléphones ont finalement signé leur arrêt de mort, provoquant la colère de l’éléphant qui les a envoyés valser dans un ballet mortel, avant de conclure par un piétinement digne d’une critique élogieuse de leur performance intrusive.
L’épilogue d’un géant : Victime d’une curiosité mal placée
La tragédie ne s’est pas arrêtée à la perte humaine. Les règles du Kenya Wildlife Service et du Kenya Forest Service, probablement écrites en petits caractères quelque part, stipulent qu’un animal sauvage ayant ôté la vie à un humain doit être abattu. Ainsi, l’éléphant, innocent dans son essence mais coupable aux yeux de la loi, a été exécuté. Un rappel sombre que dans le match “homme vs nature”, quand l’homme perd, la nature paie souvent le prix fort.
Cette anecdote funeste nous rappelle, avec un humour noir indéniable, que la quête d’une photo mémorable peut parfois mener à un souvenir éternellement regrettable, et que parfois, un bon vieux selfie stick aurait pu sauver plus de vies qu’on ne le pense.
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